Historique – transports à Abidjan

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Historique transport - Abidjan

Historique des transports publics à Abidjan

Antérieurement à 1960, le service des transports en commun à Abidjan était artisanal. A côté de quelques pinasses, le transport terrestre était assuré par (i) des fourgonnettes ” 1000 kg Renault ” transportant une vingtaine de personnes sur un trajet fixe, par (ii) des voitures particulières transportant 6 ou 7 passagers sur un itinéraire plus ou moins régulier avec un tarif fixe de 30 FCFA ou par (iii) quelques taxis à compteur semblables aux taxis européens.

Ces moyens de transport n’étant plus à l’échelle de la cité moderne que devenait Abidjan, dès 1959, le Gouvernement Ivoirien contactait différents organismes en vue de la mise en place d’un réseau de transport structuré. Ces contacts ont débouché sur la création officielle le 16 décembre 1960, de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA), la première société de transport urbain organisée de l’Afrique de l’Ouest et la signature d’une convention de concession de service public d’une durée de 15 ans. Placée sous la tutelle du Ministre des Travaux Publics et des Transports, la SOTRA était déjà une société d’économie mixte dont l’Etat détenait 35 % du capital et les partenaires étrangers 65 %.

La convention de concession accordait à la SOTRA l’exclusivité du service de transport en commun de voyageurs dans Abidjan, et prévoyait la suppression des ” 1000 kg ” et des taxis collectifs ne laissant subsister comme transport public, que les taxis à compteur. Le monopole fut effectivement appliqué à partir de juillet 1964 : l’exploitation de la société jusqu’alors déficitaire devint bénéficiaire. Les propriétaires des taxis collectifs reçurent, en compensation, des autorisations de transport pour exploiter des lignes non urbaines ou des vignettes de ” taxi-compteur “.

Le capital social de la SOTRA, porté de 50 millions en 1960 à 800 millions de FCFA en 1974 et à 3 milliards F CFA en 1983, est détenu aujourd’hui à hauteur de 60,13 % par l’Etat Ivoirien, 39,80 % par IRISBUS/IVECO et de 0,07% par le District d’Abidjan. 

Notons que la lagune Ebrié constitue un formidable atout pour Abidjan. Cette lagune appelée « La perle des lagunes » serpente à travers la quasi-totalité des communes de la ville d’Abidjan. Ce plan d’eau lagunaire est exploité depuis plusieurs décennies par les bateaux-bus de la SOTRA à côté des embarcations de type artisanales tenues par des particuliers.  Le développement du transport informel, organisé autour des minicars de 18 à 22 places appelés « gbaka » et des taxis intercommunaux a favorisé quelque la désorganisation du secteur dans le District d’Abidjan.

Pour inverser la tendance, le gouvernement ivoirien a engagé un ensemble de réformes courageuses qui commencent à porter leurs fruits. Depuis 2011, le gouvernement a injecté plus de 500 milliards de F CFA (762 millions d’euros) dans la compagnie publique pour l’acquisition d’autobus, et prévoit de franchir le seuil de deux mille véhicules de transport dans un futur proche. Avec la libéralisation du transport fluvio-lagunnaire, c’est plus du million de voyageurs qui relient différentes communes par les trois compagnies qui y opèrent.

Avec l’arrivée très prochaine du Metro d’Abidjan et des lignes BRT (Bus Rapid Transit), c’est l’écosystème des transports du Grand Abidjan qui se verra bouleversé. Ce nouveau système de transport devrait améliorer conditions de déplacements des Abidjanais, aujourd’hui confrontés aux dysfonctionnements des services et modes actuels de transport et à l’absence d’intermodalité. Actuellement, environ 6 millions de citadins se déplacent en bus, en taxi inter-communaux, en bateau sur le plan d’eau lagunaire. Ce sont en tout près de 9 millions de déplacements quotidiens que le nouveau système de transport multimodal, intégré et accessible devrait permettre d’assurer dans de façon efficace. Pour y arriver, le Gouvernement a mis en place depuis 2019, l’AMUGA pour piloter de façon rationnelle et coordonnée l’ensemble des projets de transports, organiser le secteur à travers la restructuration du réseau, la professionnalisation des acteurs, la mise en place d’une intermodalité et d’un système de billettique intégré et l’élaboration d’une bonne tarification, etc.